🎉 Dans 3 jours, ça fera un an que j’ai arrêté de vendre mon temps.
Ça a changé mon business à tous les niveaux.
Et surtout, ça marque mon évolution sur les 5 dernières années :
2021 : Je suis 1er employé d’une plateforme de freelance, on passe de 0 à 5M+/an
2022 : Je quitte mon CDI pour devenir freelance, puis je crée un collectif/agence.
2023 : J’atteins 500k/annuel, puis décide de redevenir freelance solo.
2024 : Je commence en freelance, puis passe à un modèle solopreneur.
2025 : J’atteins 700k de CA en rythme annuel en tant que solopreneur.
Bref, puisque cela fait 1 an que je suis passé de freelance à solopreneur, c’est le moment de vous faire un bilan complet sur :
La différence entre freelance et solopreneur
L’impact niveau Chiffre d’Affaires
L’impact sur mon lifestyle
Les limites que j’y trouve
De freelance à solopreneur : mon bilan après 1 an (lifestyle, chiffre d’affaires, et limites).
1.1. Freelance vs. Solopreneur
C’est important de commencer par une définition claire pour qu’on parle de la même chose :
Freelance :
Un entrepreneur dont 90%+ du Chiffre d’Affaires provient de la vente de prestation de service B2B.
Il peut s’agir de temps-passé ou d’offres, peu importe, cela recouvre des missions exécutées pour d’autres entreprises.
Le freelance ne délègue pas (ou très peu), ce qui implique une marge supérieure à 80%.
Solopreneur :
Un entrepreneur dont une part significative du Chiffre d’affaires ne provient pas de la vente directe de son temps. La clientèle peut être B2B, B2C ou entre les deux.
Le solopreneur vend soit du service du service, mais délégué (au minimum en partie) à d’autres personnes, soit du coaching, soit des produits digitaux, soit une variété parmi ces catégories.
Le solopreneur peut déléguer une large partie de son travail, ce qui implique des marges entre 30 et 80% (difficile d’aller au-delà dès qu’on commence à s’entourer).
1.2. Impact sur le Chiffre d’Affaires.
Les 2 business modèles les + efficaces pour atteindre 100 à 150 000€ de Chiffres d’Affaires annuel sont :
En B2B : le freelancing
En B2C : le coaching (individuel)
Le problème du freelancing, c’est que même si c’est un bon modèle pour atteindre ces montants, une fois qu’on y est, on a l’impression d’être bloqué.
De mon côté, la solution que j’avais trouvée en 2024 était de facturer mon temps uniquement sur des prestations qui me permettaient d’atteindre 250€ à 400€ par heure.
En théorie, ce rendement horaire m’aurait permis d’atteindre 400k/an sur un modèle 100% freelance.
Mais en pratique, j’ai préféré :
Stabiliser 10 à 15k/mois de prestation
Développer d’autres projets à côté
1 an et 200 freelances accompagnés plus tard, je constate que 100% de ceux qui ont la possibilité font le même choix que moi : ils exploitent ce temps pour développer d’autres projets.
Les options classiques sont alors de :
Ajouter des programmes/formations si vous souhaitez rester avec l’équipe la plus restreinte possible.
Créer une agence, si vous souhaitez recruter davantage ou avez la possibilité de productiser votre service (très rare).
Mettre en place un système d’apport d’affaires si vous êtes freelance sur des métiers qui impliquent des missions de long terme en régie (principalement dans la Tech).
Dans chacun de ces cas, on devient davantage solopreneur que freelance (cf mes définitions).
Pour ces raisons, je conclus désormais que le passage d’un modèle freelance à un modèle solopreneur est, en pratique, la suite logique pour les freelances qui souhaitent développer leur Chiffre d’Affaires au-delà de 150-200k par an.
Ce qui n’empêche pas qu’il y ait plusieurs nuances à prendre en compte (que j’évoque plus bas).
1.3. Impact sur le Lifestyle personnel
Les 3 problèmes que je rencontrais quand j’étais sur un modèle freelance étaient :
Le sentiment de lassitude : j’avais atteint un taux horaire élevé (300e+), ce qui signifiait que toute prestation qui n’atteindrait potentiellement pas ce chiffre ne serait pas rentable pour moi. Même si je continuais de prendre ce type de projets en exploration, 80%+ de mon temps passé en prestation revenait à répéter le même type de missions, et je me lassais. J’avais envie de créer un actif, plutôt que de revenir à zéro à chaque fois.
Le besoin de synchronicité de la part des clients : même si je théorisais et standardisais au maximum mes missions, j’avais chaque semaine des demandes de clients importants (gros paniers moyens) que je devais traiter en urgence. Ça fait partie du jeu et du service 5 étoiles.
L’impossibilité de déléguer la partie commerciale : j’avais structuré tout mon process de vente sur mon agence pour être en mesure d’augmenter mon taux de signature tout en déléguant la vente. Quand je suis redevenu freelance, j’avais toujours ces process, mais je n’avais plus la possibilité de déléguer. Même si j’aime vendre (au sens de rencontrer des prospects qui ont des problèmes intéressants), je me lasse dès que je commence à me répéter trop souvent.
Le passage au modèle solopreneur a résolu 90% de ces problèmes :
J’ai réduit mon sentiment de lassitude car je me suis exposé à de nouvelles problématiques en externe (+ de clients avec d’autres sujets), et en interne (possibilité de bosser sur la structuration de mon propre business)
J’ai réduit le besoin de synchronicité car mes clients n’ont plus de demandes critiques qui nécessitent que je passe plusieurs heures à résoudre un problème ponctuel. J’ai des demandes de temps en temps, mais on parle plutôt de 5 à 20 minutes de réflexion.
J’ai de nouveau réussi à déléguer la partie commerciale à 100%, une fois que j’avais structuré tout le process. Ça n’a pas été facile (il m’a fallu 5 mois), mais j’ai réussi à le faire sans réduire mon taux de conversion, et en conservant une bonne expérience pour les prospects.
Mais il a aussi créé de nouveaux problèmes que je vous détaille dans la section suivante.
1.4. Les limites du modèle solopreneur
Je lis (quasiment tous les jours) du contenu qui valorise le solopreneuriat au détriment du freelancing, sans contexte et sans nuance, et sans autre élément qu’un CTA (call to action) pour apprendre à faire la même chose.
De mon côté, j’ai identifié 5 limites (ou nuances) qu’il faut avoir en tête.
Nuance numéro 1 : la variété des compétences.
En freelance, il faut être bon dans son métier, apprendre à vendre une prestation, à gérer un projet avec les bons standards et à se positionner sur de la valeur.
En tant que solopreneur, il faut savoir faire tout ça, et apprendre à générer des prospects en + grande quantité, à créer des offres autres que de la prestation de service, et à vendre vers une cible B2C.
Pour moi, c’est un avantage, parce que je considère que ma quête est de développer de nouvelles compétences en continu. Mais il faut être conscient qu’il y a du travail, qu’il faut mettre l’égo de côté et accepter de découvrir un nouvel univers.
Nuance numéro 2 : la gestion d’un volume élevé de clients
En freelance, je gérais 3 à 5 clients en même temps. Ce sont des clients avec des paniers élevés, donc je prenais le temps d’être dédié en individuel à 100%.
En solopreneur, je suis monté jusqu’à 80 clients en même temps. Les paniers moyens et le volume de sollicitations sont plus faibles, mais on atteint un stade où il faut créer des systèmes qui permettent de suivre les avancées de chacun à l’échelle, sinon, on peut vite prendre un coup de chaud (30min par semaine sur 80 clients, ça fait 40 heures -> la semaine est bloquée).
Il m’a fallu 12 mois pour aboutir à un 1er système dont je suis satisfait (et recruter 1 personne en soutien).
Rien d’insurmontable, mais encore une fois, c’est du travail.
Autres nuances bonus :
Le solopreneuriat ne résout pas des problèmes business : si vous avez du mal à trouver des clients en freelance, vous n’y arriverez pas non plus en solopreneur
Le solopreneuriat n’est pas la solution miracle pour “travailler moins” : si vous n’arrivez pas à valoriser votre temps en freelance, ce sera pareil en solopreneur
Le solopreneuriat demande d’apprendre à déléguer. Perso, je suis passé par une longue phase où je pensais que ce n’était pas pour moi (j’ai raté toutes mes tentatives sur mes projets de 2021 à 2024), pour enfin y arriver en 2025. Je ne regrette pas le chemin, mais c’était long !
Dans quelques jours je vous partagerai mon bilan chiffré (CA et marge) et mes apprentissages pour la suite de 2025.
A+
Rémi
PS : n’oubliez pas de liker l’édition en cliquant sur le 🖤 ci-dessous, ça m’aide à identifier les newsletters qui vous plaisent le plus.
Super intéressant thanks !
Merci Rémi, super intéressant d'avoir ton retour nuancé sur la question !